En janvier dernier une 30aine de bénévoles étaient montés jusqu’à la Vallée de la Ni, pour un chantier de restauration écologique hors normes, à plus de 1000 mètres d’altitude et très isolé. En 1988 il existait une scierie sur ce site, et depuis qu’un incendie a détruit les installations et les forêts alentours, cela fait 35 ans que le couvert végétal ne parvient pas à se réinstaller sur ces sols difficiles soumis à l’érosion.
Environ 40 hectares sont constitués de sols nus que nous cherchons à restaurer avec des méthodes légères telles que les bombes de graines développées par notre Association et la création de « fascines » et de « cordons de pierres », ces techniques étant les seules à pouvoir être mises en œuvre sur cette zone éloignée et inaccessible aux véhicules.
6 mois après cette première intervention nous sommes retournés sur le site avec notre stagiaire Flora Kaateu qui a pour mission de parcourir tout notre réseau de parcelles d’essais (11 sites sur toute la Calédonie) pour évaluer les premiers résultats et commencer à mesurer l’efficacité des méthodes mises en œuvre.
Avec nos bénévoles Marek et Maxime, les 4 zones de semis ont été parcourues pour repérer et compter les jeunes plantules. A cette altitude, avec le froid et ces sols difficiles, nous ne nous attendions pas à une croissance rapide des semis, mais cette mission nous a permis de repérer les premiers signes de reprise végétale et de vérifier si les petits ouvrages de gestion des eaux on joué leur rôle et retenu les sols.
Les espèces semées sont toutes endémiques et « pionnières », et les graines avaient été récoltées à proximité afin de maximiser nos chances. De manière générale il existe peu de retours d’expérience sur la restauration écologique à cette altitude en Nouvelle Calédonie.
Sur des superficies aussi étendues le comptage précis des plantules reste difficile, mais les premiers signes de reprise sont encourageants, nous observons que les micro-conditions du sol (relief, décompaction du sol, présence de litière) sont l’un des facteurs déterminants sur la capacité d’implantation des bombes de graines.
Alphitonia représente 47% des plantules observées sur le site lors de la visite, vient ensuite Joinvillea plicata, puis Myodocarpus et Gymnostoma. Par contre sur aucun de nos sites nous n’avons relevé de germinations de Myrtastrum rufo-punctatum cette espèce ne sera plus utilisée dans ces conditions là..
Ces premiers résultats nous paraissent encourageants, la reprise végétale n’est pas visuellement spectaculaire, mais c’est la technique qui veut çà, avec les graines on avance au rythme naturel, cela prend du temps.
Grâce au soutien de la Fondation Brun, nous avons pu revenir sur ce site et nous pouvons programmer de nouvelles interventions avec l’objectif à terme de semer et ainsi restaurer écologiquement les 40 hectares de ce site exceptionnel de part sa situation et son histoire, au cœur des vallée les plus belles et les plus isolées de Nouvelle Calédonie.
La prochaine expédition est en préparation, elle impliquera de nouveau de passer 3 jours dans cette zone en emportant à dos d’homme tout le matériel nécessaire.
Si l’aventure vous intéresse contactez nous : xgraines@gmail.com, la période prévue est le 21, 22 et 23 octobre, et le deuxième créneau à réserver est le 28-29-30 octobre : si la météo est trop défavorable le Week-End du 21, alors nous reporterons l’opération automatiquement sur le Ween-End du 28 octobre.