Semer après l’incendie à Bois du Sud

En 2018 environ 400 hectares de forêts et de maquis avaient brûlé à proximité de l’aire aménagée de Bois du Sud. Sur ces sols pauvres et naturellement toxiques pour les végétaux, la forêt met longtemps à revenir (au moins 250 ans) et pour accélérer un peu le rythme X-Graines a mené une 2ème operation de semis jeudi 12 janvier dernier.

Photo : Isabelle Ritzenthaler
L’incendie de 2018 a duré plusieurs jours et mobilisé de nombreux pompiers.

Pour nous prêter main forte nous avons pu compter cette fois sur les jeunes du centre de vacances Sport Eveil Attitude et leurs encadrants. Le but du jeu était que chacun s’équipe avec un sac de bombes de graines pour aller BOMBARDER une zone de 2,5 hectares délimitée dans les zones les plus atteintes par l’incendie, là où la terre rouge à nu continue de s’éroder avec les pluies.

Objectif : 80 000 bombes de graines cette fois ci !
Tristan fait la distribution de bombes de graines et des outils pour les semer
Des pelles d’un mélange de 9 espèces endémiques
Apprendre à semer de la bonne façon et comprendre l’écologie du maquis

Un suivi précis des résultats

Nous revenons toujours plusieurs fois sur nos sites de semis pour suivre les résultats de plusieurs façon : comptage et mesures direct de plantules et réalisation d’une cartographie de précision par drone afin de mesurer tous les changements.

Si vous rencontrez ces petites plaquettes métalliques ne les enlevez pas ! Ce sont nos repères de référence pour les cartographie de suivi par drone.
Exemple d’orthophotographie d’Etat initial réalisée à partir de la composition de centaines d’images prises à la verticale par le drone. Nous pouvons ainsi suivre à moyen-long terme les changements par rapport à une zone témoin proche.

Il y’a 7 mois nous étions déjà venus sur ce site et sur une zone proche nous avions semé 3,5 hectares, lors de notre visite nous avons pu constaté de nombreuses germinations de plusieurs espèces ! Sur la photo ci-dessous on peut voir 2 plantules de Gaiacs, 1 plantule de Dodoneae et deux plantules d’Hibbertia. Elles sont alignées car dans certains endroits nous procédons en semis par « sillons ».

5 plantules issues de nos précédents semis !

Tout doucement la nature se réinstalle, revégétalisation par semis impose de la patience mais permet en revanche de couvrir de vastes zones très rapidement ! C’est une « solution fondée sur la nature », on lance le mouvement et la nature fait le reste !

L’incendie de Bois du Sud a détruit de grandes superficies de maquis et de forêts, nous continuerons de revenir pour ramener des espèces végétales grâce à nos semis et accélérer la reprise de la végétation, mais le plus important reste encore d’éviter que cette catastrophe se reproduise. Chacun doit veiller à prévenir les incendies, respectez les règles de sécurité !

Ce projet a été rendu possible par le soutien de l’Office Français de la Biodiversité.

2 thoughts on “Semer après l’incendie à Bois du Sud”

  1. Tout est top dans votre projet !
    Dans une perspective de pérennité, comment gérez vous le risque incendies ? Gaïac et Dodonea sont très inflammables/pyrogenes…

    1. Bonjour François, les maquis ligno-herbacés sur sols ultramafiques comportent de nombreuses espèces propices aux feux (Pteridium esculentum, diverses cypéracées..), enfin les milieux ouverts et secondarisés de manière générale sont des milieux plus inflammables que des sous-bois humides de forêts. Je ne sais pas si la présence du Gaiac et du Dodonea viendront significativement augmenter le risque par rapport à un niveau d’inflammabilité déjà élevé. En tous les cas dans nos opérations nous limitons ces deux espèces à un maximum de 20% des quantités semées, principalement pour éviter les phénomènes de monodominance (cf.Etude Recosynth). Dans certaines situation nous allons au délà de 20% de Gaiac, notamment dans les sites de sols nus très érodés, où les fortes capacités pionnières de ces deux espèces sont importantes pour fixer les sols. Dans le cas présent de notre essai à bois du sud de jeudi 12 janvier, ces deux espèces ont représenté moins de 10% du mix d’espèces. La majorité des semences était composée de Tristanopsis glauca (>50%), prélevées sur ce même site il y a quelques mois. Le reste étant composé de Tetraria comosa, Joinvillea, Alphitonia…
      Enfin concernant la gestion du feux, nous nous trouvons ici en marge d’une parcelle Sylvicole de Sudforêt (via une convention XGraines-Sudforêt), sur une zone qui n’était pas prévue initialement dans leur programme de plantation, et nous bénéficions ainsi de façon passive du plan de gestion des incendies de Sudforêt, ainsi que de la veille de l’exploitant de l’aire aménagée mitoyenne..

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